Le Morvan - 08-12 Mai 2024
- Le 18/05/2024
- Dans Reportages
Au coeur de la Bourgogne, le Morvan offre aux motards sa nature sauvage, généreuse et ses innombrables virages qui pimentent toute bonne virée à moto. Son Parc Naturel au relief escarpé regorge d'endroits charmants avec le sentiment d'être perdu au milieu de la France, un retour dans le temps.
En route pour le Morvan …
Les 8 motos et les 10 joyeux drilles, tous à l’heure au point de rendez-vous, étaient impatients d’enfin profiter de quelques jours de beau temps.
Vu le nombre de moto, nous avons opté pour un roulage en tiroir « light ».
Bison futé (mais pas autant que notre GO) annonçait une journée rouge, voire noire !
Nous sommes donc partis en direction du Jura et de la vallée de l’Ain, par de petites routes sinueuses à souhait, en évitant tous les grands axes. Après avoir traversé la Saône, nous avons fait la pause déjeuner dans la cheminée de l’auberge de Saint Oyen (très bonne table au passage).
Après s’être bien restaurés, nous sommes repartis en direction d’Autun, porte du Morvan. Jolie ville entourée d’un rempart et une imposante cathédrale. En passant par la porte d’Arroux, nous avons fait un petit arrêt au théâtre romain datant du 1er siècle. Un avant-goût de ce qui nous attend …
Et nous voici arrivés dans le parc national du Morvan. Notre base est à Anost, petit village de 700 âmes réparties sur un grand territoire. Chacun ayant trouvé un lit, l’heure était à l’apéro, au vécu de la journée et au briefing du lendemain avant de savourer les fameux œufs meurettes, spécialité de la région.
Un grand saut dans l’histoire …
Le Morvan est le plus petit massif montagneux de France, constitué de granite et de roches volcaniques anciennes. Nous sommes passés par son point culminant « le haut Folin » (901m) avant de descendre près de la source de l’Yonne à Glux-en-Glenne et d’arriver à Bibracte.
Au pied du mont Beuvray, le musée d'archéologie raconte l'histoire de la ville gauloise de Bibracte, capitale du peuple Éduen il y a plus de 2000 ans, l’un des peuples celtes les plus puissants. Un guide aux pieds remarquables nous attendait pour nous raconter l’histoire des gaulois du Morvan. Passionnant et nous avons appris beaucoup de choses sur ce peuple sans doute ami de nos ancêtres les Allobroges ou les Helvètes. Nous avons appris que les gaulois étaient un peuple raffiné, qui prenait des douches, aimait et fabriquait des bijoux et qu’ils étaient coquets pour leur coupe de cheveux. Dans les vestiges retrouvés, très peu de représentation humaine, sauf la tête à Gégé ! Unique statue de visage humain trouvée en 2000 ans sur le site par un certain Gérard.
Cette matinée très enrichissante s’est terminée au Chaudron, haut lieu de la gastronomie gauloise comme à l’époque !
Qu’avons-nous mangé ?
- Bostia (« mesure de blé » en Gaulois) – salade de blé et petit-pois
- Loros (« poule ») cuite au foin, lentilles et légumes racines
- Uindus (« «blanc ») fromage
- Mellidos (« doux ») pomme au four, confiture de myrtille
Accompagné de Cervoise comme il se doit !
Tout cela assit autour d’une table basse (pas facile de mettre les genoux coqués dessous …) et sans fourchette, juste une cuillère et un couteau. Très belle expérience.
A cette période l’année, le site archéologique se traverse à moto avec des vestiges à droite et à gauche !
Un de nos copains (deviner lequel) a insisté pour faire une photo du groupe à Poil !
Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Pourquoi ne pas remonter encore un peu dans le temps (et l’espace), en visitant le temple bouddhiste (Bouddha 600 ans avant JC) de Paldenshangpa.
De style himalayen, le temple de la Boulaye a été fondé en 1974 par un lama tibétain. Élevé sur trois niveaux, il accueille des statues gigantesques de Bouddhas et de nombreuses peintures éclatantes de couleurs.
Joli grand écart !
Sur les traces du maréchal de Vauban …
Petite balade pour rejoindre l’extrême nord du Morvan et la ville de Vézelay. Renommée en raison de la basilique Sainte-Marie-Madeleine et de la colline classées au patrimoine mondial de l'humanité, elle est le point de départ de l'une des principales voies de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, la Via Lemovicensis.
D’où le nombre important de randonneurs …
Après un repas mouvementé au pied de la ville, nous étions attendus au château de Bazoches.
Les motos garées dans la cour intérieure autour du pédiluve.
Le marquis de Vauban (oui, celui des citadelles), achète Bazoches qui avait appartenu à ses aïeux maternels grâce aux 80 000 livres reçue de Louis XIV après la prise de Maastricht. Il fait alors modifier l'architecture et l'aménagement intérieur du château qui devient la demeure familiale de sa femme et de ses enfants, lui-même n'y fait que de rares et brefs séjours entre les campagnes militaires et le service du roi. Il profite de ces moments de repos pour parcourir la région. C'est à Bazoches qu'il rédige certains de ses ouvrages tels que ses Oisivetés et la fameuse Dîme royale (1707).
Le château est également une garnison militaire : Vauban fait construire une grande galerie afin d'y installer ses ingénieurs militaires. C'est là que sont réalisés les études et les plans des nombreuses places-fortes que Vauban aménagera au cours de sa carrière.
Le retour à Anost, s’est fait en passant par la roche percée et toujours par de belles petites routes qui nous ont permis d’admirer les paysages.
Serge fêtant son anniversaire et après avoir offert l’apéro à l’assemblée, a eu la surprise d’un beau et surtout très bon gâteau !
Entre le vert et l’eau … à la recherche de la jacinthe des bois.
La région du Morvan est marquée par un réseau hydrographique dense, avec de nombreux lacs artificiels, ainsi qu’un fort boisement. Nous avons traversé des collines de sapins de Noël (non décorés), des bocages, mosaïques de prairies bien vertes entourées de haies associant des marres et des cours d’eau (vallée des cousins), peuplées de belles charolaises et de leurs petits.
Nous avons roulé sur de petites routes d’un lac à l’autre (lac des Settons, lac de la Pannecière, immense étendue d’eau miroir où les forêts alentours se reflètent … sans oublier le tapis bleu en sous-bois composés de jacinthes des bois.
Il y a des tentatives de reproduction de jacinthes en pays de Savoie mais … il faudra attendre le printemps prochain pour voir le résultat.
Les rues pavées d’Avalon pour finir sur la place Vauban un jour de marché vont nous laisser un beau souvenir.
Nous avons terminé la journée par la cascade du saut du Gouloux et sa petite randonnée.
Il est très difficile de décrire cette journée car tout est dans la vision, le ressenti.
Pour réellement savoir de quoi je parle, il faut aller dans le Morvan et se laisser guider par des organisateurs hors pairs comme nous l’avons vécu !
Le retour …
Dimanche était déjà là et il fallait penser au retour … Nous sommes donc partis les valises pleines, le cœur lourd d’un séjour qui se termine … mais c’était sans compter sur la facétie de nos GO.
Nous avons fait le tour d’Autun par les remparts, croisé la tour des Ursulines pour ensuite affronter quelques épingles et arrivée à la croix de la libération : Une immense croix de granite qui surplombe Autun avec une vue panoramique sur presque tout ce que nous avons vu durant ces 3 jours morvandiaux.
Près d’Uchon, nous avons fait un petit arrêt à la croix de Messire Jean et les rochers du Carnaval, un des trois plus beaux chaos granitiques de France, un paysage ressemblant à la Bretagne.
Quel voyage !
Puis passage par Montceau-les-Mines et sa mine. Une route barrée, une très bonne gestion du GPS et nous voilà au bord d’un superbe petit canal.
Après un très bon repas à l’auberge de Gourdon, tour à tour notre petit groupe s’est délité pour tranquillement rentrer dans nos logis.
En bref … Une belle réussite, que du bonheur.
Un séjour magnifique, riche de beautés et de découvertes, sous une météo idéale pour nous motards, une bonne ambiance, un beau roulage, pas de tir au flanc à l’apéro.
Le tout orchestré de mains de maîtres par Karine et Franck.
Le seul souhait que l’on a c’est qu’ils récidivent. Tout était parfait !
Rédactrice: Fabienne